Les premiers éléments de l’histoire du fist fucking remonte aux années 1960 aux USA.
Il est très possible que le fist ait été pratiqué avant cette période comme nous le suggère deux lignes de l’autobiographie d’Edmund White « Fist fucking, as one French savant has pointed out, is our century’s only brand new contribution to the sexual armamentarium » (Le savant auquel se réfère Edmund White serait Michel Foucault), mais l’histoire n’en a pas conservé de traces écrites.
Donc rien chez les grecs, chez les romains, pas d’évocation du fist au Moyen-Orient, dans les gravures licencieuses, les photos X du XIXème siècle ou dans les films pornos du début du XX ème siècle.
Toutefois le Marquis de Sade dans La Philosophie dans le boudoir, publiée en 1795 parle d’une main enfoncée «jusqu’au poignet» dans un anus.
« Et vous, madame, soignez donc mon cul: il s’offre à vous… Ne voyez-vous donc pas comme il bâille, mon foutu cul?… ne voyez-vous donc pas comme il appelle vos doigts ?… Foutredieu ! mon extase est complète… vous les y enfoncez jusqu’au poignet !… Ah ! remettons-nous, je n’en puis plus… cette charmante fille m’a sucé comme un ange… »
En 1960 est crée le TAIL ou Total Anal Involvement League, la Ligue pour l’engagement anal total. Elle regroupe 1500 personnes qui pratique le fist fucking.
Pour qu’une telle ligue émerge et ait autant d’adeptes, la pratique est évidemment plus ancienne.
Pourtant le rapport publié par le docteur Alfred Kinsey en 1948 sur les comportements sexuels masculins n’en fait pas état. Pas plus que son second rapport sur les comportements sexuels féminins publié en 1953.
Cette pratique est peut-être passé sous son radar, encore trop confidentielle à ce moment la.
L’anthropologue américaine Gayle Rubin publie en 1991 une étude nommée « Les Catacombes. Temple du trou du cul » consacrée aux Catacombes, un club privé localisé dans le quartier de Mission District, au sud de la 21e rue, à San Francisco, tenu par Steve McEachern.
Ce club ouvre le 7 mai 1975 et fait rapidement grand bruit, au point de devenir le lieu de ralliement de tous les amateurs de fist fucking des USA puis du monde.
Deux pièces permettaient le fist fucking, elles étaient nommées le Donjon et la Suite Nuptiale.
Chose intéressante, Steve est bi, il a eu une maîtresse, Cynthia Slater, qu’il n’hésite pas à inviter à ses soirées.
Celle-ci invite à son tour ses amies, ses maîtresses, qui invitèrent à leur tour leurs amies et leurs maîtresses.
Ce club était mixte, accueillant des hétéros, des bi, des lesbiennes, des gays, tout en organisant des soirées spécialement pour les lesbiennes ou pour les gays.
Les frontières du sexe n’existaient pas et il y avait à peu près autant de femmes que d’hommes qui fistaient.
Malheureusement Steve mourut d’une crise cardiaque 1981 et le club ferma.
Le fist continua son développement dans des lieux consacrés au BDSM.
Dès 1976, inspiré par les pratiques des Catacombes, un film français réalisé par Philippe Valois contient une scène de fist : Johan, un été 75.
Le film fait scandale à Cannes et la scène est coupée pour que le film ne soit pas classé X.
Elle sera finalement rajoutée en 2006 pour la sortie du film en vidéo.
Le fist apparait de plus en plus souvent dans les vidéos, il donne lieu à des performances parfois extrêmes et à une surenchère.
Cette pratique, plutôt gay à ses débuts, touche désormais toutes les sexualités et connait un fort développement dans les années 1990.
Ainsi, à la fin du XXème siècle, pour faire le plein, le Palace, une boite de nuit à Paris a présenté un show spécial.
Une belle femme noire s’autofistait le vagin au poing.
Dans le rapport d’Alfred Spira et Nathalie Bajos et le groupe ACSF sur les comportements sexuels en France publié en 1993, 6% des gays interrogés déclarait pratiquer le fist.
Toutefois, il y a toujours une honte et un tabou à parler de sa sexualité, surtout si elle est extrême, on peut supposer qu’il y a bien plus de 6% des gays qui pratiquent le fist.
Malheureusement seuls les gays ont été interrogés au sujet du fist, aucune autre statistique n’est disponible !
Toutefois 6% de la population gay, cela reste énorme.
Ceci prouve que le fist touche désormais non plus seulement la communauté BDSM, mais bien monsieur et madame tout le monde !
Pourquoi un développement aussi fort ? Peut-être en réponse au VIH, à la capote mais aussi face à la banalisation des rapports hards ou du SM.
Le fist impressionne moins et le plaisir qu’il procure est tellement fort qu’il interpelle et attire à lui de nouveaux adeptes.
On trouve désormais des slings pour le fist dans de nombreux sexclubs et des lieux libertins.
Il existe également des soirées dédiées au fist et des lieux dédiées comme la célèbre Fistinière, havre de paix du fist depuis 2007.
La graisse pour le fist et les gants se trouvent dans tous les sexshops en ligne.
Le fist s’est démocratisé et compte toujours plus d’adeptes et de personnes curieuses de connaître l’histoire du fist fucking !
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